A vous d'inventer votre propre histoire, après tout, il faut d'abord que ce personnage vous plaise et vous corresponde. Je précise juste deux-trois choses auxquelles je tiens :

Il est extrêmement riche mais s’il a autant d’argent aujourd’hui c’est parce qu’il a toujours travaillé dur pour réussir.

Il adore voyager et parle couramment quatre langues : le français, l’anglais, l’espagnol et l’italien.

Il est divorcé d’une jolie mannequin New Yorkaise qui le colle toujours un peu trop.

Il ne s'est jamais bien entendu avec ses parents et est fils unique.

Rien ne poussait à croire qu’Evan et Satine se rencontreraient un jour. D’une part par leur différence d’âge, d’autre part par leur différence de milieu social. Mais ils se sont connus, puis aimés, puis quittés. Preuve que le destin aime se foutre de nous...


« Papa ? » Je m’avançai vers mon père sans savoir comment j’allais le trouver. Depuis la mort de Mattéo, mon petit frère, qui avait précédé l’internat de ma mère dans un hôpital psychiatrique, il semblait toujours de mauvaise humeur et parfois même, lorsqu’il buvait trop, se montrait violent. Aujourd’hui c’était différent, des larmes coulaient le long de ses joues. « Je me suis fait virer Sin. » Ma bouche s’ouvrit en O, le temps que je digère l’information. Sans la rémunération de maman, nous frôlions déjà l’extrême pauvreté et sans l’emploi de papa, je n’imaginais même pas ce qu’il allait se passer. « Mais… pourquoi ? Enfin, comment ça ? » Papa était loin d’occuper un poste important, en 10 ans, il n’avait réussi à gravir qu’un minuscule échelon, mais l’entreprise dans laquelle il travaillait était d’une telle importance que cela nous laissait tout de même de quoi se nourrir. « Mon salopard de patron a viré un tas d’autres mecs, avec les nouvelles machines etc, l’entreprise n’a plus besoin de nous tous. » Anéantie, je me posai sur le carrelage opalin et frictionnai avec peine la main de mon père. Qu’allions-nous devenir ?

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On m’avait déjà dit que mon caractère téméraire allait me coûter cher. Ma mère surtout, qui ne cessait de répéter « Calme-toi Satine, ainsi va la vie… » Je ne voulais pas d’une vie comme ça. C’est donc, sans y avoir réfléchi plus que cela, que je me rendais à l’ex-entreprise de papa. Une secrétaire aux cheveux regroupés dans un chignon jeta un coup d’œil désapprobateur à la mini-jupe en jean et au débardeur rouge que je portais, trouvant sans doute cela inapproprié pour une entreprise de telle importance.

« Mademoiselle, puis-je vous aider ? »
« En effet, j’aimerais voir le patron. »
« Avez-vous pris rendez-vous ? »
« Euh… non… »
« Je suis désolée, Mademoiselle, mais Monsieur Roberts est un homme très occupé et sans rendez-vous, vous ne pouvez pas accéder à son bureau. »

Je commençai à ressentir des palpitations dans mon cœur agité et craignai de faire une crise de spasmophilie au beau milieu du hall d’entrée.

« S’il vous plaît, c’est vraiment très urgent. »
« Je suis désolée mais ce ne sera pas possible. »

Je fusillai la femme des yeux qui me renvoya ce regard avec prétention, se détournant ensuite de moi pour se concentrer sur sa paperasse. Si elle croyait que c’était elle qui allait m’empêcher de voir cet enfoiré de patron…
Me faufilant entre plusieurs hommes occupés, je parvins à prendre l’ascenseur. Une fois dedans, je ne prêtai pas attention à l’homme qui y était avec moi, j’étais bien trop occupée à me répéter ce que j’allais dire à ce cher Monsieur Roberts.

« A quel étage vous rendez-vous, mademoiselle ? »

Bonne question. A force d’improviser, j’oubliais toujours les choses les plus évidentes. Me rappelant soudainement qu’en général, plus la personne était importante, plus son bureau était haut, je répondis de ma voix suave :

« Le dernier étage. »

Un sourire amusé se dessina sur le visage de l’homme.

« Oh. Je suppose que vous allez voir Monsieur Roberts ? »
« Oui. »
« Comment vous appelez-vous ? »

Agacée par les nombreuses questions de cet homme, je plongeai mes prunelles azures dans son regard ténébreux et m’aperçus pour la première fois depuis que j’étais montée dans cet ascenseur qu’il avait un charme fou.

« Satine. Satine O’Neil. »
« Enchanté Satine, je m’appelle Evan. »

Un sourire se dessina finalement sur mon visage tandis que je lui serrai la main.

Une fois devant le bureau de de Monsieur Roberts, qui était, Dieu merci, bien au dernier étage, je me mis à patienter sur un canapé en cuir noir. Mes yeux suivaient sans que je le veuille réellement la silhouette d’Evan qui entra dans le bureau de Monsieur Roberts sans même frapper. Surprise, j’allais m’intéresser à autre chose lorsqu’Evan ressortit et me fit signe d’avancer.

« Oui ? »
« Vous vouliez me voir, non ? Entrez-donc. »

Un sourire amusé apparut sur son visage tandis qu’il constatait que je ne m’étais doutée de rien. Avançant doucement, j’eus un petit rire.

« Je ne pensais pas que vous.. vous étiez Monsieur Roberts. »
« Je sais. Désolé, j’ai eu envie de surprendre une aussi jolie fille que vous, aujourd’hui. »
« Hum… c’est réussi. »

Il m’adressa un sourire et en une fraction de seconde, toute la haine que j’éprouvais envers le patron de mon père s’envola...

« Pourquoi vouliez-vous me voir, alors ? »

...avant de ressurgir comme par magie.

« Voilà, je ne sais pas trop comment vous le dire mais… Vous avez licencié mon père qui travaille pour vous depuis dix ans et sans entrer dans les détails, ma famille n’a vraiment pas besoin de cela en ce moment… Et je voulais vous demander si… »

« Satine ? Je ne réembaucherai pas votre père. »

Une lueur à la fois triste et colérique dansait dans mes yeux bleus tandis qu’il m’expliquait :

« J’ai été contraint de licencier beaucoup de mes employés et croyez-moi, cela ne fait jamais plaisir. Mais c’est comme ça, je n’avais pas le choix et je ne vais pas réembaucher votre père, même pour vos beaux yeux. »
« On a toujours le choix. »

Je regardai le patron milliardaire de l’entreprise d’un œil mauvais, mais constatai par son air impassible qu’il ne changerait pas d’avis. J’allais partir sans demander mon reste lorsqu’il s’avança vers moi et m’attrapa fermement le bras. Puis il captura mes lèvres des siennes et m’embrassa.


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Je ne suis pas tombée amoureuse. Je vole amoureuse. Cela fait sans cesse rire mes frères.

« T’es forte, Lil’Sin. Se taper un milliardaire, c’est la classe. »
« Ferme-là, Anton. »
« Bah quoi, j’espère que c’est pour ça que tu sors avec un mec de quinze ans de plus que toi… »

Je ne prêtai pas attention à leurs piques incessantes. C’est vrai que l’écart d’âge entre Evan et moi était important mais nous nous aimions, et c’était ce qui comptait. Du moins, je croyais.
Depuis que papa est en prison parce qu’il a tué un homme, une partie de mon être est totalement anéantie... et la seule personne qui la fait revivre est Evan… Je ne pensais pas tomber amoureuse de lui, je ne pensais même pas tomber amoureuse du tout, et pourtant, c'est arrivé.


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« Satine… »

Nue sous des draps ivoire, je me retournai vers Evan qui avait prononcé mon prénom. Nous avions pris l’habitude de se retrouver chez lui parce que chez moi, il était clair qu’on serait dérangés par un de mes frères ou sœurs.

« Je t’aime. »

Je m’attendais à qu’il me prenne dans ses bras, à qu’il me dise que lui aussi, mais au contraire, ses traits se crispèrent légèrement tandis qu’il posait sa main sur ma bouche pour m’empêcher de continuer.

« Non…non… Attends, écoute-moi s’il te plaît… Je… je t’aime aussi, mais ce n’est pas possible, Satine. Tu n'as que dix-huit ans, j’en ai trente-trois… Ta vie ne fait que commencer, alors que moi, à mon âge, je devrais déjà être marié, avoir des enfants enfin… Je … »

Je me redressai, observant Evan avec inquiétude.

« Qu’est-ce que tu essaies de me dire ? Je sais que je suis jeune mais ça ne change rien, on pourra… »
« Non, Satine. On ne pourra rien. »

Il me regardait de nouveau avec l’impassibilité dont il avait fait preuve le jour de notre rencontre et cela me sembla la pire des douleurs. Je me levai du lit et enfilai la robe aux tons orangés que j’avais porté la veille au soir. Dire qu’il m’avait fait croire en notre amour, une nuit de plus, alors qu’il savait très bien ce qu’il me dirait le lendemain… Je partis de son appartement sans lui adresser un regard de plus, rongée par la haine et la souffrance. Une fois dans le couloir, je me mis à trembler. Je me hâtai d’entrer pour finalement déclencher une crise de spasmophilie sur mon propre lit. A ce moment-là, j’aurais voulu mourir. Mon caractère téméraire avait fini par me coûter cher.

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Maintenant.
A savoir qu’Evan est parti pendant deux ans dans l’entreprise qu’il a à New York. C’est là-bas qu’il s’est marié avec un mannequin avant de divorcer au bout de quelques mois, se rendant compte qu’il ne l’aimait pas et que même si elle était d’une beauté solaire, elle n’était pas très intéressante. Il décida finalement de rentrer sur Paris.



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C’est là que l’histoire Evan/Satine s’arrête… pour le moment ! Car j’espère bien qu’on la fera évoluer ensemble (a) En général, j’ai pas mal d’imagination et je déteste lorsque les histoires d’amour sont toutes faites et flottent sur un long fleuve tranquille, au contraire, j’adore quand il y a plein de rebondissements. Puis vu les caractères bien trempés d’Evan et de Satine, ça risque de donner. =P