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 Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥

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Antonin O. Laurel

Antonin O. Laurel


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je revis chaque soir.
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Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥ Vide
MessageSujet: Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥   Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥ EmptyMer 9 Juin - 11:45

    Il y avait encore cette euphorie dans l’air, comme une chaleur qui me dessinait un sourire niais sur le visage, même après que tout le monde soit parti. J’en étais à nouveau rendu à faire des heures supplémentaires qui ne seraient probablement jamais payées. Mon balai à la main, je réunissais les paillettes et autres pétales de rose qui avaient été abandonnés là à la fin du spectacle. Quelle heure pouvait-il bien être ? Oh, très tard. Peut-être même très tôt, au point où j’en étais. Je bâillais à maintes reprises sans vraiment y prêter attention. Et c’était pareil tous les soirs. Je me demandais si quelqu’un traînait encore dans les parages. Le public s’était enfoncé dans les portes du fond, puis cela avait été au tour des artistes qui s’étaient changés entretemps. Peut-être qu’un comptable solitaire calculait la recette de la soirée dans un coin poussiéreux. Peut-être que j’étais seul et que je devais me résoudre à admettre que je détestais cette situation. La vue de cette salle de théâtre déserte et de cette scène dénudée de tous ses décors me déprimait. Je commençais doucement à me lasser de cette vie qui, d’un regard extérieur, ne semblait pas monotone pour un sou, mais, à mes yeux, elle l’était. Les journées s’enchaînaient, se ressemblant toutes un peu plus à chaque fois si bien que je ne me souvenais plus exactement de quelle était la date d’aujourd’hui. Mon unique consolation était les représentations, qui, même si elles ne changeaient pas d’un jour à l’autre. Malheureusement, elles étaient bien trop courtes à mon goût et j’avais tout le temps de me morfondre entre les numéros.

    Plongé dans mon isolement, je me mis à fredonner une vieille chanson de Paul Anka. Je ne vous permets pas de critiquer mes penchants musicaux. J’ai toujours été pris de passion pour les chanteurs rétro, de cabaret en l’occurrence. Quoi ? Vous n’aviez pas encore saisi pourquoi je passais toute ma vie au Moulin Rouge ? Si seulement j’avais pu être riche. J’aurais pu aller m’asseoir au premier rang plutôt que de laver, récurer, maquiller, coiffer, fabriquer, réparer, etc. Ça, ça m’aurait franchement plu. A la place, j’étais coincé dans un appartement avec des fuites d’eau et pour une personne alors qu’on vivait à deux. Je ne me plaignais pas de la présence de Valérian, au contraire, je vous ai déjà confié que je n’aimais pas être tout seul. C’était ma petite compagnie quand il n’y avait pas de filles sexys ou d’éphèbes à tomber dans les parages. Je pensais souvent à Valérian, il occupait une grande partie de mon esprit et ce, la plupart du temps, je dois l’avouer. En même temps, j’étais attaché à lui comme une huître à son rocher. J’étais incapable de lui dire que je l’aimais sérieusement, certes, mais ça n’influençait pas le fait que je l’aimais réellement, au fond. Je crois que ma vie sans lui aurait eu encore moins de sens. Pourtant, je ne parvenais jamais à lui donner ce que lui, il voulait.

    Perdu dans mes réflexions intenses, je continuai tout de même à chanter. Si un piano s’était trouvé sur mon passage, aucun doute que je me serais installé sur le tabouret et me serais lancé dans un medley de Frank Sinatra. J’avais absolument un amour tuant pour la musique rétro, m’opposant constamment aux choix de Valérian qui me sortaient de l’Iron Maiden et autres groupes que je qualifiais de sauvages à son grand désarroi. J’adorais me chamailler avec lui, sur tout et n’importe quoi. Il m’arrivait même de le chercher juste pour qu’il s’énerve. Bizarre, je sais. Moins étrange si vous essayez d’imaginer qu’un de vos parents vous gueulent dessus sans qu’il sache aligner deux mots français avec un bon accent. Ça ne durait jamais bien longtemps, évidemment, étant donné que je mourrais toujours de rire avant d’avoir pu ouvrir la bouche pour me défendre.

    Soudain, j’entendis un craquement venant tout droit des coulisses. J’étais si absent la seconde d’avant que je sursautai et lâchai ma brosse qui s’écrasa sur le sol dans un bruit sourd, pris de panique (moi, à peine paranoïaque). J’émis même un petit cri de surprise – on m’avait pris en flagrant délit d’imitation de Paul Anka, déjà que je me servais du balai comme micro… Si c’était le patron et qu’il me voyait glander de la sorte, j’étais viré, à coups sûrs. A moins que je ne fasse descendre à nouveau mon salaire. Mais là, ce dernier risquerait de passer sous le seuil de la décence. Scrutant l’obscurité, je remarquai une silhouette qui farfouillait dans le noir. Je demeurai planté au beau milieu de la scène, immobile.

    « Qui est là ? » fis-je d’une voix chevrotante.
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Valérian E. Debussy

Valérian E. Debussy


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MessageSujet: Re: Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥   Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥ EmptyMer 16 Juin - 15:44

Je frissonnai, tout d'un coup. L'air frais de la nuit caressa mes épaules nues. Je portais un simple marcel et un jean. C'était la tenue la plus pratique pour travailler. Je ne devais pas être gêné par des manches ou autre chose. Pour embellir les danseuses et danseurs du Moulin Rouge, je me devais d'être dans la meilleure des situations. A cette heure-ci, elles étaient déjà toutes parties. Le spectacle est terminé, circulez, y a rien à voir. Et pourtant, après les artistes; venaient les gens comme moi. Ils nettoyaient, rangeaient, comptaient, vérifiaient tout. Les gens comme moi entretiennent le rêve, d'une certaine façon. Je poussai un soupir, et tirai une autre taffe. La fumée âcre imprégnait mes vêtements, ma peau. Je sentais la sueur, la cigarette, le parfum bon marché des danseuses et mon propre parfum. Selon ma mère, je sentais la fleur d'oranger. Ma mère est une femme fantaisiste.

Je terminai ma cigarette, et l'écrasai sur le sol. Je restais une ou deux minutes dehors, à profiter du doux brouhaha de la nuit parisienne. J'aimais cette ambiance. Aucune ville au monde ne pouvait égaler cette magie. J'étais véritablement amoureux de cette ville. Mon coeur était partagé en trois. Il y avait Paris, le hard-rock et Antonin. Mon Dieu. J'étais fou. J'étais fou de l'aimer autant. J'étais fou de gâcher ma jeunesse pour ce garçon qui joue avec moi avec un désinvolture tout à fait déconcertante. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Il me consume, et j'aime brûler pour lui.

M'arrachant à ces réflexions douloureuses, je décidai de rentrer et de mettre un peu d'ordre dans les vestiaires. Je n'étais pas seulement maquilleur ; il fallait aussi que je range les loges, sacrément bordéliques. Après, seulement, j'irais peut-être faire un tour sur la scène. Pourquoi pas ? J'aimais bien me prendre pour un artiste, parfois. Ce n'était pas trop tard. Je pouvais encore tout plaquer, partir à Cuba et devenir un écrivain. Ou encore partir à Moscou, intégrer le Bolchoï et devenir danseur classique. Ou partir sur les routes de l'Est, et apprendre le violon avec les Tziganes. C'était dans mon sang, normalement. Je poussai un soupir. N'importe quoi, mon pauvre Valérian. Prends ce balai, et balaye, justement. Tu n'es bon qu'à ça. Je revoyais la déception dans les yeux de mes parents adoptifs. Ils avaient placé beaucoup d'espoirs en moi. Ils me voyaient déjà intégrer Louis-le-Grand ou l'école Normale. Mais j'avais choisi cette vie de bohême. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi.

Je finis de ranger les loges. J'avais soigneusement rangé le matériel dans l'armoire, plié les serviettes, donné un coup de balai. Je contemplai avec fierté l'ouvrage accompli, et décidai qu'il était de m'accorder une petite récompense, à savoir quelques pas sur la scène de Moulin Rouge. J'ignorais où se trouvait le bel éphèbe qui hantait mes pensées. Sans doute devait-il avoir séduit une danseuse avant de reprendre le travail. Chassant des images insupportables de ma tête, je pressai le pas, et parvins jusqu'aux coulisses, plongées dans le noir. C'était le silence complet. Ou presque. Une voix fredonnait un air vieillot, désuet, charmant. Je souris légèrement, et fis quelques pas. Cette voix, je la connaissais. C'était Antonin. Je regrettais d'avoir eu cette pensée coupable quelques instants auparavant. Soudain, il stoppa. Il devait m'avoir entendu. « Qui est là ? » Mon sourire s'agrandit à sa petite voix tremblante. Ne désirant plus le terrifier à ce point, je sortis des coulisses, et je le rejoignis sur la scène. J'avançais avec délices sur ce parquet mythique, esquissant quelques pas de danse, tournant sur moi-même. Peut-être, inconsciemment, essayais-je de le séduire. « Ce n'est que moi, idiot. » Je croisai son regard. A peine avais-je posé mes yeux sur lui que déjà, je le désirais.
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Antonin O. Laurel

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MessageSujet: Re: Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥   Put your head on my shoulder. ♪ ft. Valérian. ♥ EmptyJeu 17 Juin - 20:55

    Valérian. Ce n’était que Valérian, comme toujours. Je n’en pouvais plus de tomber sur lui quand mon était s’y prêtait le moins. Avoir paniqué pareillement devant et à cause de lui, c’était la honte ultime, celle que je ne pensais jamais voir venir. Enfin, c’était mieux que ce soit lui plutôt que le patron. Seul ce dernier aurait réussi à me foutre la frousse jusqu’au bout. Valérian n’avait pas cette capacité à m’effrayer très longtemps, et je l’en remerciais. Mentalement, seulement. De toute façon, qui cela aurait pu être d’autre que mon amour de frère adoptif ? Il était rare que quelqu’un veuille rester ici aussi tard dans la nuit, surtout quand il n’y avait pas de spectacle. Nous n’étions pas nombreux à nettoyer les lieux, en fait, nous devions être deux ou trois, bien que je n’en ai jamais vu d’autres que moi. Ils devaient penser que, à l’évidence, j’allais le faire à leur place. Et ils avaient raison. J’étais homme à tout faire, il fallait bien que je serve à quelque chose. Valérian, ce n’était pas son travail de ranger, mais ça lui arrivait de m’attendre, donc il m’aidait par la même occasion. Pourtant, ce n’était pas courant. La plupart du temps, on ne se croisait pas, je devais toujours donner de la tête par-ci, par-là, et je n’avais plus une minute à lui accorder. Aujourd’hui, je croyais qu’il était rentré déjà depuis des heures, mais à en juger par sa présence, ce n’était pas le cas. Oui, je suis intelligent, je sais.

    Je levai un sourcil perplexe face à sa petite danse. En surface, je ne montrais que mon scepticisme grave devant sa situation, semblant me demander ce qu’il avait fumé pour être dans un tel état. Alors qu’à l’intérieur, je ne vous dis pas comme je me retenais de lui sauter dessus dans les plus brefs délais. Jamais personne ne pourrait imaginer à quel point j’avais besoin de lui, ni à quel point je le trouvais beau. Oui, beau, parce que ce mot lui suffisait, j’aurais bien pu en citer des dizaines encore, mais ça n’aurait plus eu de sens. Il était beau, parce qu’il m’aimait. Parce que je savais qu’il m’aimait. Et il ne m’aimait que trop et je voyais qu’il en était blessé, déchiré, et cela ne le rendait que plus beau. Plus il souffrait de m’aimer, plus je l’aimais, plus je me taisais donc sur mes vrais sentiments, l’oubliant en me jetant dans les bras d’une ou d’un autre. Non, il n’apprendrait pas ce qu’il représentait réellement pour moi, jamais. Il n’y avait rien à comprendre, j’étais juste incapable de cela. Je souris lorsqu’il me traita d’idiot, de mon avis, c’était absolument adorable, surtout prononcé avec cet accent que j’aimais tant. « J’ai failli faire une crise cardiaque par ta faute ! » le sermonnai-je, tout sauf sérieux. « Tu m’espionnes, maintenant ? » Je récupérai mon balai qui gisait sur le sol et me remit à balayer distraitement.

    Après un moment – bon d’accord, ça avait pas dû dépasser plus d’une minute trente –, je lâchai à nouveau ma brosse pour le serrer dans mes bras. J’étais en manque constant d’affection et Valérian était un des rares qui m’en donnait assez à mon goût. Calant mon visage au creux de son cou, je me délectai de son parfum qui m’était si familier. Ce mélange de cigarette et d’autres fragrances, bien qu’inopiné, avait des vertus apaisantes à mon égard. Je déposai alors un baiser du bout des lèvres dans son cou. J’avais toujours cette envie irrépressible qui me parcourait quand il était près de moi. Cela ne ressemblait pas à de l’amour, à mes yeux, c’était plutôt du désir. « Je suis content que tu sois là, je me sentais si seul. » murmurai-je à son oreille. Avais-je le droit ? Avais-je le droit de jouer ainsi avec lui alors qu’il m’aimait tellement qu’il en souffrait terriblement ? Je n’en savais rien. Tout ce que je voulais, à cet instant précis, c’était Valérian et personne d’autre. Demain, ce ne serait probablement pas pareil. J’étais d’un égoïsme sans faille. Il pouvait bien être malheureux, je m’en fichais, tout ce qui comptait, c’étaient mes fantaisies. Du moins, c’était ce que je laissais continuellement paraître. Valérian ne devait pas savoir qu’il occupait bien plus souvent mes pensées que quiconque ni que si jamais je le découvrais avec quelqu’un d’autre, j’en mourrais de jalousie.
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